Dans le cadre du module de formation EAT1 (FEP), les formateurs de terrain (FT) et des formateurs universitaires (FU) ont été invités à rédiger des « lettres à un jeune enseignant », sur le modèle des lettres à un jeune poète de Rilke, de la lettre à un jeune partisan de Paulhan ou de la lettre de Meirieu à un jeune professeur. Comment s'adresser à cet étudiant anonyme, comment l'accueillir dans le giron de l'école, que lui dire en guise de bienvenue ? « Prends garde ! », « File d'ici ! », « Quelle chance ! » ou « Bon courage ! » étaient quelques-unes des entrées en matière suggérées, sur un mode plus ou moins incitatif et bien entendu ironique. Sans doute pour ajouter un peu de jeu et de poésie à cette contrainte, certains groupes ont choisi de s'imposer le format de la recette de cuisine, manière habile de prévenir autrui de la sauce à laquelle il sera mangé…. Nous n'allons pas résumer ici le contenu de tous ces textes. Nous les avons plutôt comparés pour voir quelles étaient, entre eux, les principales variations et régularités. Autrement dit, qu'évoquent-ils dans leur ensemble, et sur quoi certains d'entre eux insistent-ils en particulier ? Dans l'ordre de leur prépondérance, nous allons présenter tour à tour (1) les épreuves que les futurs enseignants sont invités, au double sens du terme, à « déguster », (2) les gratifications que leurs aînés leur recommandent par ailleurs de rechercher, pour mieux les « savourer », (3) le reste des conseils qu'ils leur donnent, et qui sont moins des règles à suivre que des suggestions à prendre ou à laisser.