L'objet de cette étude est d'étudier la raison des limites des enfants concernant leurs dessins. Il a été observé dans une étude précédente (Thévenot, Dutrevis et Maintenant, soumis) que les enfants obtiennent de meilleurs scores sur l'échelle de Goodenough quand ils dessinent un exemplaire unique d'une catégorie (papa) contrairement au prototype de la même catégorie (un bonhomme). Ceci a été expliqué par le fait qu'une représentation mentale plus riche et plus « imageable » est convoquée en mémoire de travail par les individus pour les objets à un niveau individuel plutôt qu'à un niveau subordonné (Tanaki, 2009). Les résultats de l'étude précédente (Thévenot et coll., soumis) ont montré de manière plus spécifique une meilleure qualité du dessin de l'exemplaire unique lorsque celui-ci était produit en premier, et non lorsque celui-ci était produit après le prototype. L'hypothèse avancée afin d'expliquer ce résultat est relative à un effet de persévération, en d'autres termes de répétitions de comportements habituels et routiniers (Karmiloff-Smith, 1990). Les objectifs de la présente étude sont donc d'une part de vérifier cette hypothèse et d'autre part de généraliser ces résultats à d'autres catégories (voiture et chien) auprès d'enfants de 3e et 5e primaire (9 et 11 ans). Afin de mettre à l'épreuve cette interprétation, nous avons proposé aux enfants de dessiner le prototype en commençant celui-ci par les pieds. Cette manipulation qui avait pour but de casser la routine s'avère ne pas changer les résultats de la précédente étude. De plus, les résultats n'ont pas permis de conclure à une généralisation des catégories « chien » et « voiture ».