Ce mémoire s’intéresse à la problématique des "mauvais.e enseignant.e" et aux critères mobilisés par des directions d’établissements scolaires et par des responsables syndicaux de Suisse romande pour les identifier. Sur la base de 5 entretiens qualitatifs individuels semi-directifs, une définition du/de la mauvais.e enseignant.e a été progressivement dégagée des propos des directions d’établissement des responsables syndicaux interrogés. Plusieurs caractéristiques sont ainsi induites et discutées (manque de remise en question ; d’investissement ; d’engagement en formation continue ; de collaboration) à la lumière d’un enjeu de « gestion » de ces « mauvais.es » enseignant.e. ainsi défini.es. Une insistance est proposée à cet égard sur la question d’un certain « flou » quant à l’usage et au contenu des documents prescripteurs qui pourraient et/ou devraient régir la profession enseignante. L’objectif n’est donc pas de faire le procès des enseignant.es mais de problématiser certaines tendances et de comprendre certaines difficultés auxquelles les directeurs et directrices d’établissement font face quant à la « qualité » du personnel enseignant. Plusieurs stratagèmes mis en place par les directions pour gérer voire éviter ces enseignant.es sont évoqués, et ce travail se conclut par une mise en discussion de solutions envisageables afin de gérer ces enseignant.es identifié.es comme « mauvais.es » et, plus important encore, d’éviter qu’iels ne deviennent « mauvais.es ».