Cet article expose une modélisation conceptuelle de l’évaluation des recherches collaboratives en éducation. Après une brève revue sur les rapports entre recherches et évaluations, l’ancrage théorique de la modélisation proposée est exposé en termes de conceptualisation de l’objet évalué (ici les recherches collaboratives) et de relation évaluative à cet objet. Les travaux sur l’enquête et la valuation de Dewey et sur la co-référentalisation située sont convoqués, amenant les auteur∙rices de l’article à argumenter la conception d’une « valuation multiréférentialisée ». La modélisation est exposée en puisant dans l’exemple de deux recherches sur des pratiques d’enseignement et d’apprentissage à l’école primaire dans le canton de Genève, étudiant plus spécialement des pratiques d’évaluation formative et de régulation des apprentissages des élèves. Afin d’évaluer la qualité de ces deux recherches, deux focales sont mobilisées dans la modélisation développée : la première porte sur le processus de valuation au sein de la recherche en train de se faire ; la deuxième enquête sur cette même valuation afin de formuler un jugement évaluatif au regard du critère de double-vraisemblance qui caractérise, entre autres, les recherches collaboratives. Ce faisant, la modélisation énoncée donne à voir une évaluation processuelle et dynamique, repositionnant foncièrement les référents et les référés de l’évaluation dans un rapport possiblement co-constitutif et situé. Cette modélisation est considérée comme susceptible de (re)penser la validité scientifique et sociale des recherches collaboratives eu égard à leurs spécificités.