C’est souvent à ses marges que l’école publique réinvente ses manières de former la jeunesse. Dans le contexte vaudois de l’enseignement secondaire obligatoire, cette thèse de doctorat s’intéresse à l’expérience professionnelle des enseignant.es chargé.es d’une maîtrise de classe dans la voie générale. Leur travail se situe à la périphérie de celui de leurs collègues pour deux raisons complémentaires : premièrement, cette voie regroupe les élèves écartés de la voie prégymnasiale menant aux études longues, et qui peuvent se sentir plus ou moins disqualifiés par l’institution ; deuxièmement, le maître ou la maîtresse de classe est tenu d’apporter à ces élèves tout ce qui excède la somme des enseignements disciplinaires (liens entre les apprentissages, rapport entre savoirs scolaires et objectifs de formation générale, accompagnement socio-éducatif, interactions avec les familles et les employeurs, suivi des stages en entreprise, etc.). Ce travail est à la fois méconnu et déconsidéré, ces deux caractéristiques semblant d’ailleurs interdépendantes.