Avant de commencer à parler, le jeune enfant dispose de différents moyens lui permettant non seulement d'interagir avec son entourage, mais également de développer son langage. Le présent travail investigue le lien prédictif entre les compétences de communication du jeune enfant (imitation ; attention conjointe ; vocalisations ; gestes ; pointages ; jeu) et ses compétences langagières. Bien que l'évaluation de la communication du jeune enfant soit indispensable en logopédie, elle reste compliquée en raison du manque d'outils disponibles. Dans ce cadre, la présente étude vise à développer un nouvel outil d'évaluation de la communication, le Bilan de Communication Précoce (BCP). Le BCP a été administré à 45 enfants tout-venants âgés de 12, 18 et 24 mois. Les parents ont également rempli un questionnaire parental (IFDC). Notre première hypothèse postule que les différentes capacités de communication évaluées à l'aide du BCP contribuent à la mise en place du langage de l'enfant, tant au niveau lexical que grammatical. D'après nos analyses, seuls les pointages et le jeu sont prédictifs des compétences lexicales, et seuls les pointages sont prédictifs des compétences grammaticales. La deuxième hypothèse s'intéresse aux capacités de communication qui prédisent le langage des enfants de 12 et 18 mois, mais pas de celui des 24 mois. Nous observons notamment que les enfants de 24 mois utilisent moins de vocalisations et ces dernières pourraient donc ne plus être prédictives du langage à cet âge-là. Dans une perspective clinique, nous investiguons le lien entre le langage et la manipulation d'objets ainsi que la capacité à initier et à répondre à la demande. Les données montrent que la capacité de l'enfant à mettre en relation différents objets est prédictive des compétences lexicales. Les résultats sont discutés et des pistes de réflexion concernant le BCP sont proposées.