S'intéresser aux rapports, à la dialectique, entre recherche et ingéniérie dans le domaine de la formation suppose que l'on interroge les deux termes de ces deux termes avant même de s'interroger sur leurs relations. Parmi les auteurs francophones, Jean Marie Van Der Maren (1986, 2005) a considérablement contribué à la construction d'une taxonomie des recherches en éducation en identifiant notamment quatre types d'enjeux de la recherche : nomothétiques, pragmatiques, politiques et ontologiques. Il montre clairement que l'objectif de toute recherche est de comprendre et de modifier nos connaissances, les acteurs, leurs pratiques et les systèmes de formation dans lesquels ils œuvrent, enfin les normes, les valeurs et l'organisation des établissements et des institutions de formation. L'ingénierie de la formation est, quant à elle, classiquement définie comme l'ensemble de démarches scientifiques et méthodologiques mobilisées dans la conception d'actions ou de dispositifs de formation afin d'atteindre de façon efficace à l'objectif visé. On comprend bien que les recherches de type pragmatique ou politique, notamment les recherches-actions, et l'ingénierie ont tout à gagner à collaborer et à s'appuyer mutuellement. L'un des lieux privilégiés pour cette articulation semble être ce que l'on appelle, sans doute un peu rapidement, la « technologie éducative », domaine qu'il vaudrait bien définir en termes de technologie en éducation d'une part, de technologie de l'éducation ou mieux de l'apprentissage (Saettler, 1968, 1978 ; Scholer, 1983).