Dans le cadre d'une réflexion prospective sur le développement du marché de la thermique dans le canton de Genève, les Services industriels de Genève (SIG), avec l'appui de l'Université de Genève (UNIGE), ont développé des scénarios prospectifs dans le but d'orienter la stratégie thermique des SIG et de mieux comprendre le rôle des réseaux de chaleur. La présente étude consiste en l'évaluation quantitative, à l'horizon 2035, d'un scénario tendanciel (BAU) et d'un scénario normatif, ce dernier étant décliné en trois variantes (EE&RES, EE+ et RES+) impliquant différents niveaux de développement des énergies renouvelables d'une part, et de baisse de la demande de chaleur au niveau des bâtiments d'autre part. Les résultats de l'étude indiquent que les trois variantes du scénario normatif sont compatibles avec les objectifs de la politique énergétique cantonale à l'horizon 2035 pour le secteur de l'approvisionnement en chaleur. Une certaine flexibilité est donc envisageable entre les actions au niveau de la demande d'une part, et au niveau de l'offre d'autre part. Basée sur un certain nombre d'hypothèses, notamment en ce qui concerne les prix des énergies, l'analyse économique indique que les coûts globaux dans les différentes variantes seraient sensiblement différents. La variante EE+, davantage axée sur une diminution importante de la demande de chaleur dans les bâtiments, présenterait un surcoût global annuel d'environ 20 à 30% par rapport aux autres variantes (EE&RES et RES+), dans lesquelles la baisse de la demande est moins importante, mais le développement des énergies renouvelables et de récupération plus significatif, notamment grâce au développement des réseaux de chaleur.