En été 1988, la Commission fédé­rale d'experts pour la génétique hu­maine et la médecine de la repro­duction a rendu son rapport (ci-­après Rapport Amstad, RA) après deux ans de travail et de consulta­tions. Cette commission devait se prononcer sur l'initiative dite du "Beobachter" et de manière plus générale, mener une réflexion sur les aspects éthiques et juridiques liés aux nouveaux développements de la procréation assistée et de la génétique humaine. Dans les réflexions qui suivent nous n'entendons pas faire de commentaires ou de critiques des régulations. En fait, nous partageons l'avis de la Commission sur la plupart des recommandations qu'elle propose. Nous désirons nous pencher plutôt sur la manière dont ces propositions sont légitimées. En effet, c'est la pente naturelle du débat public, pour un sujet difficile et controversé, que de sauter d'emblée sur les conclusions et de ne discuter que d'elles. Nous voudrions que face à ces problèmes multiformes, qui soulèvent de très nombreuses interrogations scientifiques, éthiques et juridiques, les questions de fond ne soient pas oubliées.