Ce projet de recherche porte sur la question des représentations sociales de l'accompagnement du malade en Afrique (Côte d'Ivoire). Elle s'appuie d'une part sur des travaux démontrant la rupture nécessaire d'avec le monopole du paradigme médical dans la définition de la maladie (Schurmans & Charmillot, 2007). D'autre part, elle se réfère aux clarifications épistémologiques concernant la démarche compréhensive et méthodes qualitatives faites par Charmillot & Dayer (2007) pour appréhender dans une démarche compréhensive, le fait social de l'accompagnement du malade de l'Ulcère de Buruli. Une production de données empiriques par entretiens semi-directifs est envisagée selon la logique de l'entretien compréhensif développé par Kaufmann (1996). L'étude postule qu'une co-construction de savoirs sur l'accompagnement par tous les acteurs de la prise en charge de la maladie de l'Ulcère de Buruli qui intègre les dimensions culturelles est nécessaire et utile à la thérapie du malade. Elle dégage une variation du lien social classique qui devient une relation tripartite (médecin-patient-accompagnant) et met à jour des significations de l'accompagnement dans le contexte africain. Elle se positionne à la suite de Schurmans et Charmillot (2007) pour soutenir qu'un simple appel de connaissances anthropologiques, sociologiques et psychologiques sur la maladie, laissant intacte la prépondérance du paradigme biomédical, désert la conjonction de savoirs, de compétences et d'efforts contre l'ennemi commun de l'homme qu'est la maladie.