Cette thèse défend l'argument selon lequel l'affirmative action constitue une solution légitime pour remédier aux discriminations à l'embauche subies par les membres des minorités balkanique et noire en Suisse. Pour ce faire, nous proposons une théorie non-idéale qui, prenant acte des impondérables pratiques de la société et de la philosophie libérale, répond aux besoins de justice des individus mentionnés. En effet, aucune théorie libérale actuelle ne réussit à répondre à la multiplicité desdits besoins, dont les discriminations à l'embauche sont l'une des manifestations principales. Effectivement, en raison de conceptions antagonistes des enjeux centraux de justice, ces théories libérales identifient partiellement les besoins de justice à l'embauche des individus précités. Pour surmonter ces difficultés, nous proposons une analyse normative de la discrimination et une reconceptualisation de l'action anti-discriminatoire. Nous affirmons que l'affirmative action à l'embauche contribue à la réalisation de la parité de participation des membres de groupes ethno-raciaux en Suisse.