La présente étude constitue une recherche exploratoire sur les concepts de discrimination personnelle, collective et d'identification au groupe d'appartenance (ici les femmes). En accord avec la littérature sur l'heuristique de la disponibilité, nous avons cherché à manipuler ces trois notions par le paradigme de Schwarz, Bless, Strack, Klump, Rittenauer-Schakta, et Simons (1991) qui consiste à demander un nombre faible (tâche facile) ou élevé (tâche difficile) d'événements des concepts à manipuler. En se servant de l'expérience subjective de difficulté de la tâche, l'estimation d'occurrence des concepts est alors plus élevée dans la tâche facile que difficile. Parallèlement à cette manipulation, nous avons observé l'effet de l'identification au groupe d'appartenance sur la perception de la discrimination personnelle et l'écart perçu entre la discrimination personnelle et collective. La recherche, portant sur 116 étudiantes de l'Université de Genève, démontre que sur les trois concepts, seule la notion de discrimination personnelle s'est révélée manipulable. En outre, nous n'avons pas trouvé de différence dans la perception de discrimination personnelle selon le niveau d'identification des participantes. Nos analyses démontrent toutefois qu'il existe une différence entre la perception de discrimination personnelle et collective. La perception de la discrimination collective s'avère plus importante et constante au travers des trois conditions de contenu par rapport à la perception de la discrimination personnelle, moindre et variable selon la condition présentée. Les implications des résultats non attendus sont discutées à l'aide de l'autostéréotypisation ou encore de la pertinence des concepts.