L'autorité parentale représente la reconnaissance légale et sociale de la fonction parentale. Pourtant, dans le système légal actuel, la règle veut qu'en principe seul un des parents en reste titulaire suite à un divorce, ce qui signifie que l'autre se la voit retirer du seul fait de la fin de l'union conjugale. Si les parents ne sont pas mariés, la situation n'est pas meilleure : seule la mère la possède de par la loi. Depuis la révision du droit du divorce de 2000, l'autorité parentale conjointe peut être attribuée à des parents divorcés ou non mariés. Mais cette possibilité est subordonnée notamment à une requête commune des père et mère, ce qui non seulement restreint fortement son impact, mais en plus rend le droit suisse contraire à la CEDH depuis l'arrêt Zaunegger. En effet, la Cour européenne des droits de l'homme a ainsi confirmé que seul le bien de l'enfant doit en principe être pris en compte lorsqu'il s'agit de l'attribution de l'autorité parentale. Le but de ce travail est d'appréhender la réglementation en matière d'attribution de l'autorité parentale telle qu'elle existe depuis 2000, et tenter de comprendre les raisons pour lesquelles, à peine entrée en vigueur, cette nouvelle législation était déjà remise en question.