Cette thèse porte sur l’activité de publication imprimée réalisée à Genève au XVIIe siècle, étudiée au moyen du prisme particulier de la réputation éditoriale. Cette notion consiste en l’idée selon laquelle le lieu de publication des livres imprimés est une composante importante de la manière dont ils sont reçus. En retour, les livres associent leur contenu avec le nom de la ville d’édition inscrit sur leur page de titre. La recherche, menée à partir du croisement de sources d’archive – notamment institutionnelles et censoriales – et des livres imprimés eux-mêmes, montre un infléchissement de la réputation éditoriale de Genève au cours des années 1660. Dans la première partie du siècle, cette réputation, héritée du siècle précédent, est essentiellement religieuse, fondée sur la production et la diffusion de bibles, psautiers, livres de théologie et de controverse. Entre les années 1660 et 1680, la production d’ouvrages clandestins relevant de la critique politique, de la satire, de l’irréligion ou de la pornographie, conduit à la diffusion d’une réputation éditoriale genevoise déréglée qui s'ajoute à la précédente.