La naissance d’un enfant peut être source de vulnérabilité psychologique pour les futurs parents. La présence de symptômes dépressifs périnataux chez l’un des deux parents pourra avoir des conséquences sur le développement du nourrisson, lui-même dépendant de son environnement.
Cette recherche a pour objectif de mesurer si l’apparition d’outcomes développementaux négatifs (un tempérament difficile ou des difficultés de sommeil chez le bébé) serait liée à la présence de symptômes dépressifs périnataux chez l’un des deux parents.
Hypothèses :
- Les enfants ayant un ou des parents présentant un grand nombre de symptômes dépressifs durant la période périnatale auront plus de difficultés de sommeil par rapport aux enfants de parents qui ne présentent pas ou peu de symptômes dépressifs.
- Les enfants ayant un ou des parents présentant un nombre important de symptômes dépressifs périnataux auront un tempérament plus difficile.
- Le tonus vagal sera plus faible chez les enfants ayant des parents très déprimés durant la période de périnatalité que chez les enfants de parents pas ou peu déprimés. Cela traduirait alors un stress plus important ressenti par les enfants de parents présentant un niveau élevé de symptômes dépressifs périnataux.
Les questionnaires relatifs à la dépression périnatale des parents (« Échelle de dépression postnatale d’Édimbourg »), au sommeil du nourrisson à 3 mois (« Brief Infant Sleep Questionnaire »), ainsi qu’au tempérament du nourrisson à 3 mois (« Infant Behavior Questionnaire-Revised » ont été remplis par 116 familles recensées en situation prénatale.
Les résultats de cette étude ont permis de mettre en évidence que les bébés de 3 mois présenteraient moins de signes d’urgence/extraversion lorsque leur père présente de nombreux symptômes dépressifs durant la période postnatale. De plus, les nourrissons manifesteraient davantage d’affects négatifs lorsque leur mère est très déprimée durant la période postnatale.
Cet effet est néanmoins atténué lorsque leur père présente lui aussi un niveau élevé de symptômes dépressifs durant cette période. Les manifestations de contrôle volontaire et d’autorégulation sont significativement moins présentes chez les enfants dont la mère souffre de nombreux symptômes dépressifs postnataux. Ces signes d’autorégulation seraient davantage présents chez les enfants lorsque les deux parents sont tous les deux très déprimés. Il n’a pas été trouvé que ces enfants auraient de plus grandes difficultés de sommeil ou un niveau de stress différent par rapport aux enfants dont les parents ne seraient pas ou peu déprimés.