Cette contribution vise à décrire et à comprendre les processus de transposition didactique (Chevallard, 1985 / 1991) à l’œuvre à propos de l’éveil aux langues dans les orientations du Plan d’études romand (PER, 2012) en vigueur en Suisse romande, dans les propositions d’une séquence didactique d’éveil et d’ouverture aux langues (EOLE) (Perregaux, de Goumoëns, Jeannot & De Pietro, 2003) à disposition des enseignant-e-s et dans les propos des enseignant-e-s en formation à propos de l’usage de cette séquence. Nos analyses, réalisées dans une perspective comparatiste questionnent l’ancrage des approches interlinguistiques dans différentes disciplines scolaires (français, allemand L2, anglais L2). Elles confirment l’hypothèse qu’une partie des résistances à l’implémentation de telles démarches est à imputer à la « cristallisation des pratiques disciplinaires » (Schneuwly & Dolz, 2009, p. 63) dans des dispositifs didactiques ancrées dans des configurations disciplinaires cloisonnées.