La présente étude expérimentale a été menée en Suisse, un pays fortement touché par le cancer du sein. Nous nous sommes intéressés aux campagnes de préventions de cette maladie, et plus spécifiquement à la manière d'améliorer l'impact des messages préventifs. Pour cela, nous avons étudié l'influence de l'humour et la formulation du message sur l'intention d'effectuer un auto-examen des seins et sur d'autres variables telles que l'accessibilité de mots, les affects, le risque perçu. La recherche a été menée à l'aide d'un questionnaire distribué à 87 jeunes femmes réparties en quatre conditions en variant la formulation du message préventif et la présence de l'humour. Nous avons supposé que l'humour aurait un rôle protecteur face à la saillance de la mort, en dissipant l'angoisse. De ce fait, lors d'une formulation négative et la présence de l'humour, nous émettons l'hypothèse que le message préventif augmenterait l'intention d'effectuer l'auto-examen des seins. Nos résultats n'ont pas corroborées nos hypothèses. En effet, nous n'avons pas trouvé une plus grande influence du message préventif dans cette condition. Au contraire, la présence de l'humour, croisée avec une formulation positive, semble avoir induit une moindre intention d'effectuer l'auto-examen des seins. De même, qu'on rapporte une plus grande accessibilité des mots liés à la mort et au cancer en présence de l'humour. Quant à la formulation négative, elle n'a pas d'effet sur les intentions envers l'auto-examen des seins mais induit plus d'affects négatifs. Il s'agit, à notre connaissance de la première recherche sur ce sujet, proposant ainsi des pistes d'approfondissements pour de futures recherches en psychologie sociale.