Dans la Genève internationale, après la fin de la Grande Guerre, parmi les vagues de fonctionnaires internationaux qui s'y installent, un groupe de ressortissants d’Amérique latine s'efforce de faire entendre la voix de leur continent sur les plateformes internationales émergentes. Fondé en 1925 par l'Institut Rousseau, le Bureau international d'éducation (BIE) se profile comme l’une de ces plateformes, destiné à rassembler les nations du globe autour de thèmes liés à l’éducation et au développement de la paix mondiale. Cette recherche vise d'une part à comprendre la manière dont les pays latino-américains participent à la coopération internationale pédagogique promue par le BIE, en examinant les spécificités de ces interconnexions. D'autre part, nous cherchons à mettre en lumière l'intérêt particulier du BIE pour se rapprocher du sud-continent, consolidant ainsi son statut d'organisation internationale.

La participation latino-américaine à ce mouvement éducatif se situe dans la continuité des connexions établies entre l’Institut Rousseau et les intellectuels de l’Amérique latine intéressés par les nouvelles tendances pédagogiques à l’étranger. De ce fait, nous établissons nos bornes temporelles entre 1912, création de l’Institut Rousseau et 1939, année de la dernière Conférence internationale de l’Instruction publique (CIIP), organisée par le BIE avant la Deuxième Guerre mondiale. Par l’exploitation de sources issues d’Europe et d’Amérique latine, cette thèse apporte une contribution originale à l'histoire du BIE, tout en s'enrichissant des travaux menés parallèlement par ERHISE.