La thèse explore l'évolution socio-historique de l'accompagnement du deuil depuis le 19ème siècle. Elle met en avant le passage d'une gestion communautaire à une approche professionnelle, influençant les pratiques contemporaines dominées par une perspective psychologique du deuil. Les discours et les pratiques de professionnel·le·s offrant un soutien aux proches endeuillé·e·s sont ensuite examinés à travers des entretiens et des observations réalisés en Suisse romande. L'analyse se concentre sur les pratiques d'accompagnement avant, pendant et après le décès, montrant notamment que l'accompagnement du deuil est prolongé vers la fin de vie, permettant aux professionnel·le·s d'évaluer les situations psychosociales et d'identifier d'éventuelles complications du deuil. Les résultats révèlent des écarts entre les temporalités de prise en charge des professionnel·le·s et le vécu des proches, de multiples discontinuités ainsi qu'une rhétorique professionnelle visant à légitimer leurs actions. Enfin, l'étude questionne la possible nécessité de reconnaître le deuil comme une question de santé publique.