Les patients qui passent un séjour prolongé aux soins intensifs sont souvent exclus du don d'organes en raison des effets délétères supposés en lien avec cette hospitalisation. Nous cherchions à déterminer les effets d'un tel séjour sur les résultats de la transplantation du foie pédiatrique. À notre connaissance il n’existe pas de littérature sur ce sujet à l’heure actuelle. Notre hypothèse était que l’effet est négligeable et que ces patients peuvent et doivent être considérés comme donneurs afin de remédier à la pénurie d’organes.

Pour tester cette hypothèse une analyse rétrospective sur 89 cas opérés à Genève était effectuée. Un séjour prolongé aux soins intensifs était défini comme plus de cinq jours. Nos résultats soutiennent notre hypothèse : Les taux de survie des patients et des greffons chez nos enfants transplantés du foie ne différaient pas significativement entre les deux groupes de long et court séjour. Seule l'incidence des complications biliaires était plus élevée, mais dont la plupart n’était pas sévère, voire autolimitante.

Ainsi et en conclusion, les donneurs ayant séjourné plus de cinq jours aux soins intensifs peuvent être considérés pour un don de foie s’ils remplissent la plupart des autres critères de sélection. Cela dit, les receveurs issus de ces donneurs peuvent présenter un risque accru de complications biliaires.