De nombreuses études décrivent la facilité d’apprentissage et de consolidation lexicale des enfants qui profitent d’un lexique riche par rapport aux enfants qui présentent un stock lexical plus faible. Cet écart grandissant de richesse lexicale entre ces deux groupes, aussi connu sous le nom d’Effet Matthieu, lèse donc les enfants avec un lexique faible, tels que les enfants avec un trouble spécifique de l’apprentissage du langage écrit (TALE). La présente étude vise à évaluer comment ces enfants apprennent et consolident de nouveaux mots en évaluant les facteurs qui jouent un rôle dans leur consolidation mnésique à long terme. 54 enfants âgés de 8;3 à 12;11 ans dont 36 avec un développement typique (DT) et 18 avec un TALE sont ainsi exposés à quatre nouveaux mots neutres et quatre émotionnels dans une histoire enregistrée imagée et sont testés dans différentes mesures de consolidation (rappel libre, rappel indicé, reconnaissance et dans un paradigme de détection de pauses mesurant une éventuelle compétition lexicale) 30 minutes puis une semaine après. Parallèlement, ils sont testés sur leur richesse lexicale, leurs fonctions exécutives et leur qualité de sommeil grâce à un questionnaire parental. La consolidation lexicale est significativement prédite après une semaine par la richesse lexicale (en rappel libre et reconnaissance) et par la mémoire de travail des enfants (en rappel libre, indicé et en reconnaissance), d’ailleurs toutes deux plus élevées dans le groupe DT que dans le groupe TALE. Un gain de consolidation est observé après sommeil dans certaines mesures (rappel libre et indicé) et un effet de compétition lexicale est observé 30 minutes après l’encodage, ce qui suggère une consolidation avant sommeil.