Ce texte introductif est organisé en quatre parties. La première envisage la formation comme levier du développement professionnel des cadres de l’éducation. Elle définit et positionne les concepts d’éducation, d’enseignement, d’apprentissage et de formation les uns par rapport aux autres. Elle souligne les apports dela didactique professionnelle pour articuler la formation aux logiques professionnelles. Elle revient, enfin, sur le concept d’ingénierie pédagogique et le métier d’ingénieur pédagogique. La deuxième partie est consacrée à l’instrumentation numérique des dispositifs de formation. Après avoir défini les concepts d’instrumentation et de médiation instrumentale, elle présente les caractéristiques distinctives des formations présentielles, hybrides et à distance ; elle traite de la question importante de la « présence à distance », analyse les prérequis numériques susceptibles d’induire des fragilités faisant obstacles aux apprentissages puis elle s’attache aux processus d’appropriation des dispositifs de formation par les formateurs et les apprenants. Une troisième partie aborde la question des modèles et méthodes de l’ingénierie pédagogique sous trois angles complémentaires. Le premier postule que l’objectif de l’ingénierie pédagogique est la construction d’une expérience d’apprentissage engageante et efficace. Pour ce faire, elle discute les apports des méthodes d’UX Design. Le deuxième souligne la nécessité et l’intérêt de susciter la créativité des concepteurs de ressources, activités et dispositifs de formation. Sont ainsi interrogées les méthodes et techniques du design thinking. Enfin, la complexité et la versatilité irréductibles des contextes de formation (variation des objectifs, évolution des contenus, transformation des cadres réglementaires, etc.) invitent à penser des modes d’ingénierie adaptés et robustes, qui permettent de faire face à ces aléas. C’est par une réflexion sur les apports de méthodes agiles que cette problématique est discutée. Une quatrième et dernière partie, plus brève, présente les questions de soutenabilité du recours au numérique dans l’ingénierie pédagogique en discutant son utilité face aux enjeux pédagogiques et didactiques ; éthiques ; économiques et environnementaux. Enfin, une conclusion reprend très synthétiquement différents éléments présentés pour en souligner quelques points d’attention qui semblent particulièrement utiles pour guider l’action.