Cette recherche qualitative vise à décrire et comprendre les attitudes et les comportements des sénior-es vis-à-vis du changement climatique et à étudier l’impact de leurs engagements sur leur bien-être. L'étude souligne que les sénior-es insistent avec force sur la gravité des changements climatiques à venir et qu'ils et elles prennent le risque d'une extinction de l'humanité très au sérieux. Si les personnes interrogées rejettent une forme de culpabilité générationnelle, elles ressentent une obligation spéciale qui leur incombent de s'engager de par leur statut de "privilégiées" au bénéfice de temps et d'argent. Notre enquête révèle que, si les aîné-es sont peu enclin-es à procéder à des changements radicaux de comportement vis-à-vis de leur mobilité ou de leur alimentation, ils et elles adoptent facilement toute une série d'écogestes. Les gestes simples qui sont pratiqués demandent peu d'effort et ne requièrent pas de se justifier auprès de ses proches et de ses pairs, ils renforcent le sentiment d'agir pour le climat sans péjorer le mode de vie des sénior-es. Les aîné-es affirment unanimement qu'ils et elles votent pour des partis qui ont des propositions relatives à l'environnement dans leur programme. Ceux et celles qui s'engagent plus activement dans la défense de l'environnement ont de multiples affiliations associatives, cumulent souvent des engagement associatifs et politiques. Au sien de ces réseaux, le recrutement s’est fait par leur proche, souvent en lien avec leur ancien milieu professionnel. Ces militant-es du climat font partie de différents comités politiques et associatifs locaux, signent volontiers des pétitions, certain-es ont participé aux marches pour le climat, et soutiennent - sans toutefois les pratiquer - des actions de désobéissance civile. Ces militant-es se sentent davantage exposé-es aux informations sur le changement climatique et davantage préoccupé-es par celui-ci. Ces individus expriment un mal-être, teinté de désespoir et d'impuissance, qui trouve toutefois une compensation dans le sentiment d'utilité qu'ils développent malgré tout, dans le plaisir d'être avec les autres qu'ils et elles ressentent, dans leur soulagement à voir la jeunesse se mobiliser et prendre le relais de leur engagement, et dans l'idée même de se réunir pour surmonter les difficultés communes.