La paralysie cérébrale unilatérale est une forme de paralysie spastique qui entraîne une hémiplégie. Au-delà de l'atteinte motrice, des difficultés cognitives associées sont susceptibles d'impacter l'acquisition du langage écrit, et par conséquent l'accès à de nombreux apprentissages scolaires, culturels et sociaux. Malgré ce constat, très peu de recherches se sont intéressées à l'acquisition du langage écrit dans cette population. Le but de notre étude est d'investiguer l'impact d'une paralysie cérébrale unilatérale sur le développement du langage écrit et plus précisément de la lecture. Pour ce faire, nous avons mené une étude exploratoire auprès de 21 enfants francophones, âgés entre 6 ;4 et 15 ;11 ans, scolarisés pour la plupart en école ordinaire (N = 18). Les participants ont été évalués sur des tests standardisés de langage oral, de prédicteurs du langage écrit et de langage écrit, afin de pouvoir comparer leurs performances à une norme. Les scores concernant le lexique et le décodage, tant en termes de précision que de fluence, se sont avérés significativement inférieurs à la norme. Concernant les prédicteurs du langage écrit et la compréhension écrite, les scores se situent dans la norme. Les enfants avec paralysie cérébrale unilatérale semblent ainsi parvenir à compenser leurs difficultés de décodage pour accéder au sens de ce qu'ils lisent. Contrairement aux données de la littérature, aucune relation significative n'a été retrouvée entre les facteurs pronostiques du langage écrit et les performances de lecture (décodage et compréhension écrite). Ce constat questionne donc les modalités d'acquisition du langage écrit chez cette population clinique, qui diffèrent peut-être de celles des tout-venants. Finalement, au vu des caractéristiques de l'hémiplégie, la relation entre la fonctionnalité sensitivo-motrice de la main dominante et les performances en lecture a également été explorée. Les résultats ne relèvent pas de lien significatif entre ces deux composantes, y compris lorsque l'influence de l'intelligence est contrôlée. Cette étude propose donc un premier aperçu des profils d'acquisition du langage écrit des enfants avec paralysie cérébrale unilatérale. Nos résultats tentent d'apporter des pistes concernant ce domaine encore peu étudié mais sont à interpréter avec prudence compte tenu de la taille de l'échantillon et des limitations statistiques rencontrées. De futures recherches sont ainsi nécessaires pour avancer dans la compréhension du profil cognitif des enfants avec paralysie cérébrale unilatérale.