Cette recherche s'intéresse à la délinquance sexuelle commise par et sur des mineur·e·s à Genève entre 1950 et 1980. Elle s'interroge sur l'évolution des modes de traitement de ces affaires spécifiques, articulée autour des événements de Mai 68 et de la révolution sexuelle du début des années 1970. Les pratiques sexuelles des adolescent·e·s d'alors se libèrent-elles des carcans traditionnels imposés ? Leur genre est-il influent dans les décisions de jugements ? Les prévenu·e·s d'infractions sexuelles sanctionné·e·s par le Tribunal de la jeunesse après Mai 68 sont-ils moins condamné·e·s pour libertinage que ceux·celles reçu·e·s par la Chambre pénale de l'Enfance auparavant ? Dans les affaires pénales d'homosexualité juvénile, certaines pièces des dernières procédures dépouillées soulignent un jugement social et judiciaire assoupli et témoignent d'une certaine évolution conclue par la dépénalisation de l'homosexualité en Suisse. Cependant, les analyses montrent une moindre tolérance sociale sur les pratiques sexuelles des adolescentes, qu'on pourrait d'ailleurs retrouver au-delà de la période incluant ce travail de recherche.