Cette recherche porte sur un outil, le canevas d'intervention, qui est utilisé en formation initiale pour la planification des interventions en pratique professionnelle à la HEP-BEJUNE. Il répond à des prescriptions qui imposent son usage pour un certain nombre d'interventions (variable selon l'année de formation) et qui définissent les contenus attendus pour ses rubriques. Nous considérons son processus d'appropriation comme relevant de l'instrumentalisation. De fait, le canevas, que nous considérons initialement comme un artefact symbolique, devient un instrument psychologique par la construction des schèmes d'utilisation et notamment la prise en compte des schèmes sociaux d'utilisation (prescriptions). Ces derniers sont formalisés dans un second artefact symbolique, la nomenclature qui, pour certains utilisateurs, fait l'objet d'une formation à son usage. Ainsi, par cette recherche, nous cherchons à comprendre l'écart observé entre le travail prescrit et le réel de l'activité en nous intéressant au processus d'instrumentalisation (appropriation) du canevas par les trois groupes d'utilisateurs impliqués dans son usage : les étudiants, les formateurs de l'institution (FHEP) et les enseignants du terrain (FEE). Nous les interrogeons, successivement, sur les ressources mobilisées, la compréhension de ce qui est attendu pour deux rubriques spécifiques, la perception de son usage, l'impact qu'il a sur la certification de la pratique professionnelle. Et, finalement, nous cherchons à vérifier si le canevas s'inscrit bien dans une démarche de professionnalisation telle que voulue par l'institution. Sur la base des constats établis, nous formulons des propositions pour renforcer son usage commun au sein de l'institution et de fait, la cohérence de la formation. L'enjeu est d'importance dans une institution où le groupe des utilisateurs change chaque année et compte plusieurs centaines de membres.