L'argument central de cette thèse est que pour développer des alternatives progressistes au néolibéralisme il ne suffit pas d'augmenter la générosité des politiques sociales et/ou de favoriser l'inclusion des personnes désavantagées dans la société : il est nécessaire aussi de promouvoir des processus de démocratisation. Dans ce contexte, si l'approche par les capabilités – introduite initialement par Amartya Sen pour repenser le développement – est envisagée comme cadre normatif de référence pour une citoyenneté sociale post-néolibérale, il faut davantage souligner le lien indissoluble entre promotion des capabilités individuelles et démocratisation, i.e. entre autonomie individuelle et collective. Entre autres, cela demande de reconnaître l'interdépendance des individus – adoptant une conception relationnelle de la liberté – et d'assumer un regard plus critique vis-à-vis du système capitaliste.