Des études récentes ont mis en évidence un lien entre habiletés numériques élémentaires et capacités arithmétiques (Landerl, Bevan, & Butterworth, 2004 par exemple). De ce résultat, les auteurs concluent rapidement que les habiletés élémentaires sont fondatrices des capacités numériques plus complexes. Or, nous proposons une interprétation alternative selon laquelle les individus qui ont de faibles compétences en arithmétique auraient plus tendance que les autres à éviter les situations qui nécessitent la manipulation des nombres. Une moins grande exposition à l'information numérique pourrait rendre plus difficile l'accès au sens des nombres et expliquer les moins bonnes performances dans des taches numériques basiques. Afin d'évaluer la pertinence de cette interprétation, nous avons évalué les capacités arithmétiques, puis les habiletés numériques élémentaires d'un groupe d'adultes tout venant. Nous avons ensuite proposé un entraînement arithmétique aux plus faibles calculateurs. Si, suite à cet entraînement, nous observions également une amélioration des capacités numériques de base, alors nous pouvions conclure qu'effectivement, une plus grande exposition à l'information numérique pouvait bien engendrer une meilleure appréhension du sens des nombres. Un résultat tel que celui-ci ne pourrait pas être expliqué uniquement par une position innéiste comme celle de Landerl et ses collaborateurs (2004) où une amélioration en arithmétique aurait comme seule conséquence une amélioration dans ce domaine. Les résultats de notre recherche ne permettent pas de confirmer notre hypothèse. En effet, en pré test nous ne trouvons pas les différences attendues entre les bons et les moins bons calculateurs dans les habiletés numériques élémentaires. De plus, l'entraînement arithmétique proposé ne semble pas avoir été efficace. Par ailleurs, les habiletés numériques élémentaires ne progressent pas non plus en post test, pour le groupe ayant suivi un entraînement arithmétique.