La recherche et l'expérience des acteurs montrent que la formation continue des enseignants1 est envisagée différemment selon les protagonistes concernés. Ses contenus, ses conditions-cadres mais aussi la manière dont ils sont conçus peuvent varier en fonction des positions dans l'organigramme, des conceptions pédagogiques, des intérêts défendus, des contextes locaux, voire des moments dans le cycle des négociations. Le cadre légal et règlementaire fixe des règles du jeu, mais ils peuvent être eux-mêmes mis en cause plus ou moins fermement et explicitement. Si le savoir est a priori une ressource centrale dans l'école et le travail des enseignants, le pouvoir d'accéder à ce savoir pour gagner en compétence et en autonomie est un enjeu plus ou moins conflictuel de professionnalisation. Ce travail de mémoire explore cet enjeu dans le cadre situé du Valais romand. Sur la base d'une expérience locale de coordination des offres de formation, il prend la forme d'un projet de recherche doctorale accompagné d'une conclusion réflexive. Cette amorce de recherche identifie les acteurs collectifs impliqués, leurs conceptions de la formation et leurs stratégies d'influence, le rôle de ces stratégies dans la gouvernance du dispositif. La formation continue et son pilotage sont ainsi abordés en lien avec les confrontations, les débats et les régulations observables autour de la professionnalisation du métier d'enseignant. Cette démarche met les recommandations et les textes légaux en tension avec la normalisation ordinaire du travail et des pratiques pédagogiques. Pour confronter les intentions officielles à la réalité des rapports de force, le projet prévoit finalement de faire porter les questions sur les attentes, les stratégies argumentatives et les compromis élaborés entre les différents acteurs de la formation continue des enseignants. La méthode d'enquête consistera à interroger un à un les partenaires collectifs, puis à confronter les premiers résultats obtenus à des focus groups réunissant leurs représentants.