L'attention joue un rôle important dans le maintien des informations en mémoire de travail, tant chez les adultes que chez les enfants (Barrouillet, Bernardin, & Camos, 2004; Barrouillet, Gavens, Vergauwe, Gaillard, & Camos, 2009). De plus, il a été déjà démontré, chez l'adulte, que le maintien des associations ne nécessite pas une plus grande quantité de ressources attentionnelles que le maintien des informations simples (Langerock, Vergauwe, & Barrouillet, 2014; Vergauwe, Langerock, & Barrouillet, 2014). Par contre, à l'heure actuelle, il n'existe pas d'évidence à ce principe chez les enfants. D'ailleurs, l'intérêt de cette recherche consiste à savoir si, chez les enfants, le maintien des associations requiert plus de ressources attentionnelles que le maintien des informations simples. Ce qui confirmerait que l'association est maintenue comme l'union de ses attributs et non comme un objet intégré. On s'intéresse aussi à observer la trajectoire développementale du maintien en mémoire de travail. Nous avons testé 94 enfants genevois de trois groupes d'âge (8, 10 et 12 ans), en utilisant trois tâches de mémoire, dans lesquelles les enfants ont dû maintenir, soit des informations simples (verbales ou spatiales), soit des associations. Simultanément, ils ont exécuté une tâche secondaire pendant le temps de rétention, dont le coût cognitif a été manipulé, afin d'étudier le rôle de l'attention dans le maintien. Les résultats démontrent que le maintien des associations ne requiert pas une plus grande quantité de ressources attentionnelles que le maintien des informations simples verbales, dans les trois groupes d'âge. Cela va donc dans le sens où l'association est maintenue comme un objet intégré.