Depuis les années 1980, le paradigme de l'activation a profondément transformé les outils et missions de la protection sociale, passant d'une conception universaliste des droits sociaux à une approche sélective et conditionnelle. La présente thèse porte sur le risque de sélectivité qui caractérise plus spécifiquement l'accès aux prestations sociales en matière de handicap. Basée sur une étude de cas de l'Assurance-invalidité (AI) qui a connu d'importantes réformes au cours des 15 dernières années, notre analyse met en lumière les conséquences de l'activation du point de vue des individus auxquels l'AI s'adresse. À partir de données quantitatives et qualitatives et d'un cadre théorique combinant l'approche par les capabilités et une analyse de la vulnérabilité dans une perspective de parcours de vie, nous interrogeons l'adéquation des transformations de l'AI, leurs effets sur l'accès des assurés aux prestations, et leur contribution plus généralement à la capacitation des personnes vulnérables.