Cette méta-analyse compare, chez des patientes en travail, une méthode d'analgésie combinée spinale-épidurale (CSE) avec injection d'opiacés intrathécaux, à des méthodes d'analgésie (CSE ou péridurale) sans. Notre objectif était de déterminer le rapport risque-bénéfice des opiacés intrathécaux à la fois au niveau maternel et néonatal. Il résulte de l'analyse de 45 essais cliniques randomisés contrôlés que les opiacés intrathécaux favorisent l'apparition de prurit, de nausées et vomissements et d'hypotension maternelle. Ils augmentent aussi le risque de bradycardie fœtale de manière indépendante des épisodes d'hypotension. En revanche, leur utilisation permet aussi l'installation d'une analgésie plus rapide et elle n'augmente pas le risque d'accouchement instrumenté ni de césarienne en urgence. Elle n'influence pas non plus le score d'Apgar et la valeur de pH au cordon ombilical du nouveau-né. La balance risque-bénéfice de l'adjonction intrathécale d'opiacés lors de l'analgésie neuraxiale devrait être donc pesée au cas par cas et de manière multidisciplinaire.