Par une étude ethnographique des processus de vieillissement des membres des classes supérieures, cette thèse poursuit l'ambition de décrire les transformations de la grammaire de la distinction sociale au fil de l'avancer en âge. Vingt entretiens ont été réalisés avec des personnes âgées issues de la bourgeoisie protestante genevoise afin de mettre en lumière comment l'occurrence de ruptures dans les trajectoires relationnelles et dans les trajectoires de santé engage une adaptation des logiques de la distinction sociale. Trois situations exemplifient chacune de manière originale comment la distinction perdure, s'adapte et emprunte de nouveaux chemins d'expression. De l'exposition d'un corps en parfaite adéquation avec un ensemble d'injonctions normatives, à la réalisation des logiques de la déprise ainsi qu'à l'élaboration de stratégies d'invisibilisation des corps dépendants, cette thèse à pour vocation de réaffirmer la fécondité de l'usage du concept de classe sociale dans l'étude et la compréhension des processus de vieillissement.