A propos de l'étude d'un site mégalithique complexe, l'auteur tente de définir une stratégie hypothético-déductive qui relie faits archéologiques, métalangage, banque de données et modèle. L'univers dans lequel se déroule l'analyse est le site lui-même, c'est-à-dire un ensemble d'une dizaine de tombes mégalithiques dont l'histoire occupe une tranche de temps d'environ un millénaire. L'objet de la recherche est une caractérisation différentielle de l'histoire des divers monuments et/ou des diverses phases historiques représentées sur l'ensemble du site. Après avoir définit les faits archéologiques sur lesquels porte l'analyse on étudie successivement la phase d'analyse permettant d'obtenir un métalangage, le collationnement des données et la création d'une banque de données sur ordinateur, la théorisation des problèmes rencontrés et la création d'un modèle, enfin l'application du modèle aux faits. A chaque étape on cherche à définir des procédures spécifiques de validation. Cette démarche permet d'établir la validité des résultats au sein de l'univers considéré en se basant sur le pouvoir discriminatoire du modèle retenu et sur la cohérence interne des données. Elle ne préjuge en rien de la validité externe. On imagine mal du reste quelle procédure de validation mettre sur pied dans ce cas, la même expérience ne pouvant jamais être renouvelée dans des conditions identiques. Lors d'un premier travail, nous avions jeté les bases d'une analyse logique des données chronologiques récoltées sur le site mégalithique du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse), ceci à l'occasion de la création d'une banque de données. On nous avait objecté alors que l'entreprise était inutile puisque nous devions retrouver, en fin de recherche, ce que nous avions placé au début sans avoir la possibilité de mettre sur pied une véritable "démonstration" de nos thèses. Nous voudrions répondre ici à cette critique en insistant sur deux aspects de l'effort de conceptualisation entrepris, soit: 1: le rôle des données chronologiques dans l'interprétation globale du site 2: la nécessité d'insérer notre démarche dans un schéma hypothético-déductif explicite.