La thèse s'attache à mettre au jour les différentes modalités d'articulation entre la philosophie cartésienne et le christianisme, en prenant le parti de présenter Descartes comme un penseur soucieux d'instaurer des principes philosophiques novateurs qui, tout en prenant le contre-pied de ceux d'Aristote, s'accordent avec le christianisme. La thèse retient les approches cartésiennes de l'eucharistie et de la morale comme les deux champs d'investigation pour étudier cet accord, qui ne se joue pas dans le même sens. Eucharistie et morale traduisent alors deux grandes significations de l'accord instauré par la philosophie cartésienne avec le christianisme : d'un côté, la recherche d'une conformité au dogme catholique exprimée dans les explications eucharistiques ; de l'autre, la philosophie, se faisant plus ambitieuse dans la morale, donne une compréhension du christianisme à partir de la manière dont elle interprète, selon ses propres présupposés, certains éléments (providence, immortalité de l'âme, image de Dieu, préférence des autres à soi dans la générosité).