La thèse montre que durant l'entre-deux-guerres les Etats latino-américains utilisèrent les organisations internationales multilatérales (Société des Nations et Union panaméricaine) pour défendre leur souveraineté westphalienne et légale internationale. Ils proposèrent notamment des réformes institutionnelles visant à renforcer l'égalité juridique des États. En revanche, pour les conflits inter-américains comme la Guerre du Chaco ou le conflit de Leticia, les États latino-américains, belligérants ou médiateurs, privilégièrent des actions en dehors des espaces multilatéraux. Le respect de la Doctrine Monroe empêcha également la Société des Nations d'intervenir pleinement et durablement dans ces conflits. Enfin, la thèse montre que plusieurs États latino-américains surent élaborer des politiques extérieures complexes, agissant en parallèle à la SDN et dans l'espace panaméricain. Ce fut en particulier le cas dans la seconde moitié des années 1930 lorsque ces Etats plaidèrent pour une régionalisation de la sécurité collective suite à l'expérience malheureuse des sanctions contre l'Italie.