Ce mémoire de Master développe les dimensions politiques de la géographie culturelle en étudiant les déclinaisons et diversifications spatiales d'imaginaires féminins de l'espace public à travers les pratiques de trois lieux publics genevois par des femmes âgées de quinze à vingt-cinq ans. Adoptant une approche constructiviste de la peur, je démontre comment l'essentialisation de la vulnérabilité en un attribut féminin, et la différenciation genrée de la peur de l'espace public, sont symptomatiques de relations de pouvoir dissymétriques socialement et spatialement. À travers l'analyse de dix-neuf entretiens semi-directifs, je vérifie si les possibilités de transgresser les normes de genre sont liées aux qualités de l'espace public fréquenté. De plus, j'observe par quels critères les femmes évaluent différents lieux publics, et développe finalement l'idée selon laquelle les peurs des femmes ne résultent pas uniquement d'expériences et d'observations concrètes, et sont principalement le résultat d'un long processus d'apprentissage de normes territoriales genrées.