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Le HCR et l'appropriation progressive de l'agenda environnemental

ContributorsMaertens, Lucile
Published inChristel Cournil, Chloé Vlassopoulos [dir.] (Ed.), Mobilité humaine et environnement : du global au local
PublisherVersailles : Editions Quae
Collection
  • Nature et société
Publication date2015
Abstract

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a été instauré en 1950 par l'Assemblée Générale (AG) de l'Organisation des Nations Unies (ONU) afin de venir en aide aux Européens déplacés au cours de la seconde Guerre Mondiale. Les personnes relevant de la compétence du HCR sont clairement définies dans la Convention relative au statut des réfugiés de 1951, toujours en vigueur plus de soixante ans plus tard. Même si, depuis sa création, son champ d'intervention s'est progressivement élargi, le HCR s'est exclusivement consacré à la protection de migrants forcés, déplacés pour des raisons politiques. Or, en 2004, ce respect catégorique est transgressé. 26 décembre 2004, un tsunami s'abat sur les côtes de l'Océan Indien. Entre 217 000 et 230 000 personnes perdent la vie, plus de 2 millions sont déplacées et, étonnamment, le HCR leur vient en aide. Pour la première fois, l'agence pour les réfugiés mène une opération humanitaire en faveur de victimes d'une catastrophe naturelle. Alors que le Haut Commissaire Lubbers légitime cette opération « exceptionnelle » de par l'ampleur de la catastrophe , elle marque en réalité le début d'une série d'interventions hors mandat consacrées aux victimes de catastrophes naturelles. Depuis 2004, le HCR participe à l'aide humanitaire post-désastres naturels, et ce, en dépit des restrictions de son mandat, inchangé depuis 1950. De même, depuis 2008, le HCR a pris position sur les questions de déplacement et de changement climatique et s'est investi dans différents projets en collaboration avec d'autres agences sur ces problématiques . Ce constat soulève une série d'interrogations, à la fois sur les causes de l'intervention de 2004 mais aussi sur l'appropriation plus globale de l'agenda environnemental par le HCR. Ce chapitre vise donc à répondre à la question suivante : comment peut-on expliquer qu'après plus de 50 ans d'interventions limitées fondées sur une définition restrictive du statut de réfugié, le HCR soit intervenu à plusieurs reprises en cas de catastrophes naturelles depuis 2004 et s'intéresse aux problématiques environnementales et climatiques ? Notre réponse s'articule en trois temps. Tout d'abord, nous verrons comment l'intervention de 2004 a été imposée au HCR par des contraintes externes. En deuxième partie, nous analyserons les opérations ultérieures consacrées aux victimes de catastrophes naturelles et l'investissement progressif de l'organisation en matière de problématiques climatiques, mettant en évidence une appropriation croissante et rationnelle de ces nouveaux enjeux par le HCR. Enfin, nous nous interrogerons sur les freins à l'élargissement du champ d'action du HCR et les tentatives de contournement de ces obstacles nuançant quelque peu l'autonomie de l'organisation sur la scène internationale.

Keywords
  • Réfugiés
  • Migrations
  • Environnement
  • Catastrophes naturelles
  • Changement climatique
  • Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR)
  • ONU
Citation (ISO format)
MAERTENS, Lucile. Le HCR et l’appropriation progressive de l’agenda environnemental. In: Mobilité humaine et environnement : du global au local. Christel Cournil, Chloé Vlassopoulos [dir.] (Ed.). Versailles : Editions Quae, 2015. (Nature et société)
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Book chapter (Accepted version)
accessLevelPrivate
Identifiers
  • PID : unige:72843
Additional URL for this publicationhttp://iris.ehess.fr/index.php?2864#
ISBN978-2-7592-2331-2
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Technical informations

Creation27/05/2015 11:53:00
First validation27/05/2015 11:53:00
Update time14/03/2023 23:19:33
Status update14/03/2023 23:19:33
Last indexation31/10/2024 00:20:22
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