Cet article se propose de reconsidérer les statuts de l'écriture scientifique, spécifiquement de la description géographique, et de l'écriture littéraire pour montrer leur complémentarité. Le texte scientifique comme le texte littéraire se construit autour d'un pacte de lecture et mobilise des effets de réel qui établissent un régime qui est celui de la fictionnalité. L'hypothèse est envisagée que la mobilisation de certains effets littéraires, empruntant à l'effet d'étrangeté de Brecht, sont susceptibles de casser le pacte et de détruire les effets de réel dans un mouvement qui, relevant de l'esthétique poétique, est producteur d'« objectivité ». Il se pourrait ainsi que le texte littéraire permette de suppléer les déficiences du texte scientifique dans la construction de l'objectivité. Cette hypothèse est discutée autour du cas pratique d'une phase de rédaction d'une thèse de doctorat maintenant ancienne. Des procédés d'écriture sont évoqués et discutés du point de vue du rapport de la fiction et du réel.