L'unité de Psychiatrie du Développement Mental (UPDM) des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) accueille des patients avec retard mental et troubles psychiatriques associés. Pour faire face aux fréquents troubles du comportement observés chez les patients suivis par cette unité, l'idée de travailler sur la gestion des émotions est apparue. L'hypothèse étant que de travailler sur la gestion des émotions avec les patients pouvait aider à diminuer la fréquence des troubles du comportement. Ainsi, un groupe sur la gestion des émotions a vu le jour au sein de l'unité. Ce groupe d'orientation cognitivo-comportementale, vise en premier lieu la reconnaissance et l'identification des différentes émotions, puis le développement de stratégies adaptées pour y faire face. Dans ce texte, nous présenterons deux patients bénéficiant chacun d'une telle prise en charge. Le premier cas est celui d'un jeune homme présentant un retard mental et un trouble affectif bipolaire, qui a suivi le groupe afin d'apprendre à mieux réagir face à ses angoisses, sa tristesse ou sa colère. Le second cas est celui d'une femme souffrant de retard mental et d'une schizophrénie indifférenciée, présentant des difficultés à exprimer et accepter qu'elle ressente des émotions connotées négativement au niveau social (colère, tristesse). Nous voulions vérifier si ce groupe peut être un outil adapté à ces deux cas de figure. Pour ce faire, nous avons fait passer 3 échelles d'évaluation (DAR 5, DASH II et EGF) avant le début des sessions du groupe, à la moitié des séances et lorsque le groupe a terminé. Les résultats obtenus avec chacun des deux patients présentés dans ce document démontrent l'utilité de ce type de groupe avec des patients avec retard mental. Les observations cliniques également, nous permettent d'identifier certains bénéfices que les deux patients ont pu tirer de leur participation à ce groupe de parole. Un tel outil semble donc bien avoir une raison d'être dans le cadre d'une approche pluridisciplinaire.