Le développement de la puberté et les nombreux réaménagements qui en découlent, de même que les nouvelles exigences survenant à l'adolescence, placent les adolescents dans une situation de vulnérabilité psychologique potentielle à l'égard du stress. Ce présent travail investigue les stratégies cognitives de coping face au stress, utilisées par deux adolescents en rupture de formation, pris en charge au sein d'un centre psychopédagogique. Au moyen d'entretiens psychologiques hebdomadaires et de la passation de questionnaires sur les stratégies de coping (CASQ) et les stratégies cognitives de régulation émotionnelle (CERQ), des données relatives aux facteurs de stress et au coping cognitif sont récoltées. Des stratégies fonctionnelles comme la centration positive, la centration sur l'action (planification) et la réévaluation positive font l'objet d'une utilisation fréquente de la part des adolescents. La rumination, les pensées fatalistes et dans une moindre mesure l'évitement cognitif font également partie de leur répertoire de coping. Au vu de leur impact négatif sur la santé psychique et physique des adolescents, le recours à de telles stratégies dysfonctionnelles doit être remis en cause au profit de réponses mieux ajustées aux situations de stress et orientées plus particulièrement vers la résolution de problèmes. En ce sens une prise en charge psychopédagogique pourrait constituer une plateforme d'essais-erreurs, permettant aux adolescents, avec l'aide des éducateurs et des psychologues, de remettre en question certaines interprétations de la réalité, de tester différentes stratégies cognitives de coping, d'en évaluer les résultats et de procéder aux ajustements nécessaires.