Les difficultés d'accès lexical sont courantes dans le domaine des troubles du langage en neuropsychologie et ont fait l'objet de diverses tentatives de réhabilitation, notamment par l'usage de techniques réduisant la possibilité de commettre des erreurs durant la procédure d'acquisition des informations. Dans ce domaine, l'apprentissage de noms propres est moins décrit que celui de noms communs, bien qu'il soit largement étudié dans une approche plus mnésique du problème. Les deux approches, mnésiques et langagières, visent pour nous le même but : renforcer l'accès entre une cible sémantique et la forme lexico-phonologique associée. Nous avons appliqué une technique réduisant la production d'erreurs, inspirée du travail de Parkin, Hunkin et Squires (1998), chez un patient éprouvant des difficultés à évoquer le nom et/ou le prénom de personnes de son entourage proche, et présentant par ailleurs un déficit d'encodage en mémoire épisodique verbale, après deux accidents vasculaires cérébraux (temporal droit en 1997 et temporo-occipital gauche en 2008). La thérapie a montré une nette amélioration de la dénomination des personnes proches, au niveau de la qualité des réponses (diminution du nombre de non-réponses) ainsi que des latences de réponses. L'évaluation du maintien de l'effet à long terme donne des résultats moins clairs, en partie en raison de la survenue d'un nouvel accident vasculaire cérébral. Diverses adaptations de la technique utilisée sont discutées.