L'intérêt pour la problématique de la violence conjugale a vu le jour dans les années 1970. Dès lors un nombre croissant d'études ont tenté d'en comprendre les mécanismes afin d'en améliorer la prise en charge thérapeutique. Néanmoins peu d'études se sont penchées sur le lien existant entre les variables internes (estime de soi, coping) et les variables contextuelles (niveau de formation, statut socio-économique). Ce travail clinique se base sur les cas de deux femmes aux profils socio-économiques distincts, victimes de violence au sein du couple. Le suivi s'est déroulé au Centre d'Aide aux Victimes d'Infractions (LAVI). Dans un premier temps, l'objectif est de déterminer à partir d'un modèle choisi (Landenburger, 1989), à quelles étapes du processus les menant vers la sortie de la violence subie elles se situent. Puis comment des variables médiatrices telles que le coping, l'estime de soi et le statut socioéconomique influencent ce processus. Un questionnaire leur a été soumis afin de récolter des données socio-économiques et anamnestiques. Pour mesurer les variables internes, l'Inventaire de Coping pour Situation Stressantes (CISS) et l'échelle d'estime de soi de Rosenberg (RSE) leur ont été soumis. Comme le suggèrent les hypothèses, les résultats indiquent pour les deux cas cliniques un lien positif entre les variables contextuelles et l'avancement dans le processus, ainsi qu'une influence de ce dernier sur les variables internes. Toutefois contrairement aux attentes, la femme au profil socio-économique bas a une estime de soi élevée et fait peu appel aux stratégies d'évitement.