La saisie du mouvement problématise la question de l'écriture et de la lecture de la danse en prenant la belle danse comme cas d'école (la belle danse est un style chorégraphique dont il est estimé que les sources, publiées ou manuscrites, datent des années 1700 à 1797). Le premier chapitre est consacré à la définition de la belle danse. Le second chapitre, en adoptant le point de vue du scripteur, propose une analyse de la notation Beauchamps-Feuillet, montrant à quel point elle renvoie à l'expérience kinésthésique du chorégraphe ou du notateur. Le troisième, empruntant le point de vue du lecteur (au sens de danseur ou de lecteur critique) propose d'abord d'expliciter certaines règles de la belle danse que les sources permettent de déduire, puis présente l'analyse d'une partition chorégraphique : la « Türkish Dance » (c. 1725). Ce chapitre convoque autant la simulation perceptive du lecteur qu'il repose sur l'expérience de la danse de l'auteure. Il parvient à la conclusion que le style de la belle danse, normé, permet de développer un discours. Dans la « Türkish Dance », par le biais de la figure de l'altérité, ce discours est parodique. Les deux derniers chapitres de la thèse (deuxième et troisième) problématisent par ailleurs la question de la représentation et de la compréhension du temps dansé. Le cadre théorique de cette thèse emprunte des méthodes et des outils conceptuels à la musicologie (E. Darbellay; Zbikovski,…), aux études littéraires (G. Bolens,…), à la recherche en danse (M. Nordera,…) aux sciences cognitives (Damasio, A. Noë,…) et à l'anthropologie (Goody; Ingold; Leroy-Gourhand), proposant une approche novatrice des processus de l'écriture et de la lecture, en particulier du geste.