Les objectifs de la thèse sont essentiellement deux : a) en premier lieu, celui d'effectuer une relecture historique-philosophique de la conception égyptienne de l'être humain, en essayant de faire ressortir le rôle joué par la sphère corporelle ; b) en deuxième lieu, celui de s'interroger sur la structure et les implications du système de pensée qui se trouve à l'origine de cette conception, en cherchant à trouver des parcours conceptuels qui nous permettent de mieux en saisir, autant que possible, le «statut épistémologique». La conception égyptienne de l'être humain n'est pas fondée sur le binôme âme-corps, apparu en Grèce vers le V siècle a. J. Ch. Dans l'Égypte pharaonique, l'homme est conçu comme un ensemble ou une constellation de composantes en relation entre eux. La résultante de cet ensemble de rapports est l'individualité humaine. Le monde présente la même structure. Tant l'homme que le monde, d'après les Égyptiens, sont un réseau de relations qui se réorganise selon la situation concrète ou le problème donné. En abordant ces thématiques, la thèse propose des nouvelles catégories anthropologiques et réexamine quelques aspects des mathématiques et du langage égyptiens.