Alors que les exemples d'actions symboliques de la part des organisations internationales (OI) sont nombreux, les études portant sur les fonctions des OI semblent négliger cette dimension symbolique de leur travail. En se basant sur le cas d'une organisation et d'un champ précis – à savoir l'Organisation des Nations unies (ONU) et son action dans le champ croisé de la sécurité et de l'environnement – cette communication propose de combler ce vide et d'explorer la question du rôle symbolique des OI. Ainsi après avoir identifié les différents aspects d'une politique symbolique, nous montrons que la fonction symbolique des OI réside principalement dans l'autorité qui leur est conférée en tant que substitut politique. Les OI ont une fonction symbolique dans la mesure où elles compensent le manque d'investissement des acteurs étatiques. Cette réflexion s'applique au cas de l'ONU en matière de sécurité et d'environnement, et plus spécifiquement dans le cas de la sécurité environnementale. A la suite de cette analyse de la portée symbolique du travail de l'ONU en matière d'environnement et de sécurité, nous nous sommes interrogés sur le processus de sécurisation de l'environnement comme fonction symbolique. Ainsi, le cas choisi montre que l'action symbolique ne se cantonne pas à la substitution politique mais qu'une OI telle que l'ONU, par la production et la diffusion de symboles, est en mesure de construire un « ordre symbolique » constitué d'obligations et d'interdépendance.