Les études sur les approches groupales suggèrent que les thérapies cognitivo-comportementales (CC) groupales seraient indiquées dans de nombreux troubles tels que la dépression ou la phobie sociale. Cependant, la plupart de ces recherches ont été effectuées dans un cadre standardisé avec des patients stabilisés présentant un trouble au premier plan. Dans cette étude, nous nous sommes par conséquent intéressés à l'efficacité d'un groupe de type CC dans la prise en charge de deux patients en crise, présentant chacun une problématique spécifique. Pour ce faire, nous avons évalué l'état de crise de Madame R, patiente de 36 ans et Monsieur G, patient de 41 ans, tous deux adressés au Centre de Thérapies Brèves, secteur Jonction. L'inventaire de dépression de Beck, l'échelle de phobie sociale, le questionnaire des pensées automatiques ainsi que le questionnaire des inquiétudes de Penn State ont été administrés à chacun des patients avant et après sa participation au groupe crise en plus d'un entretien semi-structuré. Une échelle d'évaluation de l'humeur était également proposée comme mesures répétées. Sur la base de la littérature, nous faisions l'hypothèse qu'un groupe de type CC serait efficace pour traiter des patients en crise, et que cette efficacité se traduirait par une reconstruction cognitive qui, à son tour, engendrerait une amélioration des scores anxio-dépressifs ainsi qu'au niveau des objectifs fixés en début de thérapie. Bien que les patients aient présenté des profils très différents, les résultats semblent aller dans le sens de nos hypothèses, suggérant qu'un groupe de type CC est un traitement adapté à des patients en crise. Ainsi, il serait intéressant à l'avenir de répliquer ces résultats avec un échantillon plus large et de manière plus systématique afin de déterminer comment implémenter au mieux un groupe CC dans un centre de crise et quels en sont les mécanismes effectifs.