De nombreuses études ont mis en évidence une prévalence plus élevée de difficultés émotionnelles (i.e., symptômes dépressifs) et de basse estime de soi chez les enfants avec des difficultés d'apprentissage (e.g., Maag & Reid, 2006 ; Carroll, Maughan, Goodmann & Metzler, 2005 ; Willcutt & Pennington, 2000). Une faible estime de soi peut être la conséquence de différents facteurs, notamment des réponses négatives de la part de l'environnement de l'enfant (i.e., enseignants, parents) mais aussi de facteurs plus internes, tels que la discordance entre les attentes de l'enfant et sa réussite dans un domaine ou encore des styles cognitifs de l'enfant. Ainsi, le fait d'être en échec scolaire et d'être exposé de façon régulière à des situations d'échecs peut être un facteur déclenchant, venant précipiter ces deux domaines (i.e., réactions négatives de l'entourage et discordance entre le self idéal et le self réel) et pouvant très vite avoir des effets néfastes sur l'estime de soi de l'enfant. Or, ces deux variables (i.e., échec scolaire et estime de soi) ne sont probablement pas suffisantes pour rendre compte de la prévalence des troubles dépressifs observés dans cette population et on peut faire l'hypothèse que d'autres variables viennent s'ajouter dans la genèse des symptômes dépressifs dans les populations d'enfants en échec scolaire. Ainsi, la régulation émotionnelle qui a souvent été mise en lien avec le développement de troubles émotionnels pourrait venir interagir avec l'estime de soi comme facteur de vulnérabilité de la dépression. De fait, les troubles dépressifs chez les enfants en échec scolaire, seraient le résultat d'une conjonction entre des facteurs de vulnérabilité personnels, tels qu'une basse estime de soi et une régulation émotionnelle dysfonctionnelle et d'un facteur précipitant tel que l'échec scolaire.