L'empathie, composante essentielle dans nos capacités à interagir avec autrui, est un phénomène largement étudié, mais dont l'évolution avec le vieillissement reste encore peu comprise. L'objectif de notre étude est de préciser quels sont les impacts du vieillissement sur les capacités d'empathie. Pour ce faire, 40 jeunes adultes (M = 28.74, SD = 4.84), 39 adultes d'âge moyen (M = 50.00, SD = 5.05) et 36 adultes âgés (M = 69.76, SD = 6.54) ont évalué des stimuli douloureux ou non douloureux en fonction de leur propre perspective (soi) ou en adoptant la perspective d'une personne distante (autre). Les participants ont également complété un questionnaire d'auto-évaluation de l'empathie et ont été soumis à une tâche d'inhibition. Comme attendu, les résultats indiquent une interaction significative entre l'âge, les capacités d'inhibition et la perspective adoptée. Le changement de perspective se révèle plus coûteux pour les âgés bons inhibiteurs et les jeunes mauvais inhibiteurs que pour les jeunes bons inhibiteurs. Les âgés mauvais inhibiteurs, quant à eux, semblent incapables de différencier leur propre perspective de celle des autres. Ce pattern de résultats se confirme lorsque sont prises en compte les capacités de prise de perspective. Ces résultats mettent en évidence que les capacités d'inhibition et de prise de perspective jouent un rôle prépondérant dans la diminution de l'aptitude à différencier son état émotionnel de celui des autres au cours du vieillissement.