Territorial development and new regionalism : norms, referents and innovations : South-african, Moroccan and French cross perspectives L'émergence de nouveaux territoires, au moins pour le Maroc et l'Afrique du Sud, traduit une complexité de leurs systèmes territoriaux devenus de plus en plus flexibles. Ces évolutions s'inscrivent dans des tendances qui marquent l'évolution des dispositifs nationaux avec des tentatives d'ajustement progressif des politiques d'aménagement entre, d'une part, équité et compétitivité des territoires et d'autre part, cohésion, efficacité et intégration des espaces. La diversité des problèmes liés aux questions d'articulation entre les territoires ou d'ajustement entre les acteurs conduit parfois à des situations paradoxales. Cependant, la coexistence de conflits et de négociations entre acteurs dans une mosaïque territoriale fluctuante permet l'émergence progressive de compromis territoriaux négociés sur la base d'intérêts convergents. Les résultats obtenus confirment que l'édification de nouveaux territoires est soumise à l'effet de processus de décentralisation et de redécoupage associés à la multiplication de périmètres d'intervention et de mobilisation, institués par les récents acteurs territorialisés de « la société civile ». Les référents historiques, culturels et environnementaux utilisés dans les recompositions de différents territoires sont mobilisés dans la production de nouveaux toponymes, qui, selon les cas et les exemples considérés, présentent des spécificités particulières, mais peuvent aussi renvoyer à un modèle plus général. Par le truchement des référents et par celui des diverses innovations, les territoires, leur validité et leur cohérence sont « mis à l'épreuve » de normes dont certaines ont un potentiel innovant. C'est le cas de celles qui s'élaborent autour de la notion de patrimoine, notion polysémique, qui permet de conjuguer construction territoriale et construction de la ressource territoriale.